top of page

(auto)biographie

Naissance en 1993 à Valréas dans le Vaucluse (84).

Etudes de lettres et humanités (langues, sciences humaines) en classe préparatoire au Lycée du Parc de Lyon, puis une année de formation à l'école de dessin Emile Cohl.

Vit aujourd'hui au Maroc.

Univers artistique basé sur l'infiniment concret et l'infiniment abstrait, sur la recherche de la réalité de la couleur à travers la symbolique de l'objet. Recherche de l'émotion par l'exhaltation du réel provoquée par la couleur.

Supports picturaux et artistiques : l'objet, l'imaginaire (symbolique), l'association,  la lettre

Techniques de prédilection : académiques : peinture à l'huile, techniques sèches monochromatiques

On est forcément déçu quand on voit des artistes pour de vrai. De grands musiciens, de grands peintres, des écrivains, des créateurs de parfum, des grands cavaliers, des graphistes de bandes dessinées, de grands couturiers, des gens qui créent, qui imaginent, qui nous paraissent si formidables quand on contemple leurs œuvres, quand on les dévisage, qu’on les écoute, qu’on admire tous les battements de cœur qu’ils nous transmettent, on est forcément déçu quand on se rend compte que ce sont des gens comme les autres, qui respirent comme nous, qui sont physiquement si communs, souvent mêmes laids, vieux et d’une banalité brutale. On est forcément troublé par le contraire, on ne comprend pas trop si on tombe du haut de la jalousie ou si l’on est juste jeté à bas de nos beaux principes, quand on s’aperçoit que l’inverse choque autant, que parmi les hommes médiocres, il y a des artistes. On ne l’aurait jamais deviné, on a du mal à le concevoir. On est forcément contrarié jusqu’à la désillusion de savoir que leur art n’est rien de plus que leur métier. Le style est aux artistes ce que les tuyaux sont aux plombiers. Obscène.
 Ils l’usent à des fins tant triviales que lucratives, ils mangent à la sueur de leur génie. Pire, on est forcément désenchanté quand ils s’attribuent le terme si vulgaire et si médiocre d’amateur, ce mot qui enlève tout crédit, tout talent, tout professionnalisme, toute idée de maîtrise du sujet. Quand on se rend compte qu’en fait, ils n’ont pour seul mérite d’avoir seulement appris leur talent. Des usurpateurs d’aptitudes. Et c’est presque aussi terrible de savoir qu’ils bénéficiaient de prédispositions, qu’ils disposaient de bénéfices inégalement répartis, distribués, même pas à la tête du client. Ils ne sont en fait que des héritiers, ce qui les rend aussi détestables que les nobles aux yeux des roturiers.
C’est une certitude ingrate de les voir se fondre tout de même dans la platitude et l’anonymat des autres, ceux qui n’ont rien fait et qui n’ont rien eu. Dans une foule, comment dénicher les artistes ? Comment faire la différence entre ceux qui marchent pour rien, droit dans leur direction, tendus par l’objectif, et ceux qui dans leur tête se promènent, voyagent dans une dix-septième dimension, font des écarts et des détours au gré de leur histoire, sans qu’on s’en aperçoive. Tout, absolument tout se passe dans la tête des artistes, le monde autour reste stable et amorphe.
Nous sommes en fait tous embarqués dans une histoire qui fait mal à la tête, un récit gênant et insupportable à lire. Tout le monde est exceptionnel, oui. Mais bien peu l’indiquent.
Comment repérer les vrais artistes dans la progéniture de l’insouciance ? Comme dans toutes ces pages qu’ils retiennent de force, lorsqu’on leur montre le nom d’un illustre, on ne leur apprend jamais son visage. A cause du physique de tous ces génies qu’on n’imprime jamais accolées à leurs œuvres, aujourd’hui on n’est plus capable de reconnaître un artiste dans la foule. Question d’éducation.

Lettres ouvertes, Albarracín

bottom of page